Comment réduire l’empreinte carbone de votre smartphone ?
Le smartphone a profondément changé nos habitudes. Il nous accompagne dans tous les moments du quotidien : pour échanger, s’orienter, écouter de la musique, consulter ses comptes ou prendre des photos. Mais comme tout objet technologique, il a un impact environnemental, notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est surtout la phase de fabrication – bien plus que l’usage – qui pèse le plus dans son empreinte carbone. Cela s’explique par les matériaux nécessaires, l’énergie mobilisée pour l’assemblage ou encore le transport à l’échelle mondiale. Bonne nouvelle : il existe aujourd’hui des gestes simples et accessibles pour limiter cet impact, sans renoncer aux usages numériques. Et tout commence par une meilleure compréhension du cycle de vie de nos appareils.
L’empreinte carbone d’un smartphone, ça veut dire quoi ?
Produire un smartphone génère des émissions de gaz à effet de serre tout au long de son cycle de vie : extraction des matières premières, assemblage, transport, usage et fin de vie. Selon les données les plus récentes, l’empreinte carbone moyenne d’un smartphone neuf est estimée à environ 85 kg de CO₂, dont la grande majorité liée à sa fabrication. Cette étape nécessite l’extraction et le traitement de métaux rares, parfois dans des conditions sociales ou environnementales sensibles. L’usage, lui, reste minoritaire dans le bilan total. Mais il peut varier selon les pratiques : regarder une heure de vidéo par jour en 4G peut représenter jusqu’à 30 kg de CO₂ par an. Enfin, moins de 5 % des smartphones usagés sont aujourd’hui recyclés. La plupart dorment dans des tiroirs ou finissent à la poubelle, alors qu’ils pourraient être réutilisés ou valorisés.
Garder son smartphone plus longtemps
Prolonger la durée de vie de son smartphone est sans doute le geste le plus efficace pour réduire son empreinte carbone. En évitant de produire un nouvel appareil, on évite l’essentiel des émissions liées à l’extraction, à l’assemblage et au transport. Aujourd’hui, un smartphone est en moyenne remplacé tous les deux à trois ans, alors qu’il fonctionne souvent encore très bien. Certains modèles, notamment ceux des gammes les plus durables, peuvent rester performants bien au-delà s’ils sont bien entretenus et réparés si besoin. Pour choisir un appareil plus facile à faire durer, vous pouvez vous appuyer sur l’indice de réparabilité, obligatoire en France depuis 2021. Il évalue, sur 10, la facilité à démonter et réparer un produit. Un indice élevé, c’est la garantie de pouvoir changer la batterie ou l’écran sans tout remplacer. Certaines marques, comme Fairphone, vont encore plus loin : elles conçoivent des téléphones durables, modulables, avec des pièces faciles à remplacer, et une démarche engagée sur le plan social et environnemental. Enfin, opter pour un smartphone reconditionné est une excellente alternative à l’achat d’un modèle neuf. Ce sont des appareils vérifiés, remis en état et souvent garantis. En choisissant le reconditionné, on donne une seconde vie à un produit déjà fabriqué, tout en réalisant des économies.
Entretenir son smartphone et adopter des usages responsables
Faire durer son smartphone, c’est généralement une question d’entretien. Un bon réflexe comme ajouter une coque et un film de protection évite bien des dégâts. Il est aussi utile de préserver sa batterie en évitant la surcharge, de protéger son appareil des fortes chaleurs, ou encore de nettoyer régulièrement les ports pour prévenir les pannes. Et quand un problème survient, il n’est pas toujours nécessaire de remplacer l’appareil. Une batterie fatiguée ou un écran fissuré se réparent dans la majorité des cas. De nombreux constructeurs, tout comme les réparateurs indépendants, proposent aujourd’hui des solutions accessibles — et réparer, c’est aussi éviter la production d’un nouvel appareil. Au-delà de l’entretien, on peut aussi agir sur ses gestes numériques au quotidien. Par exemple, préférer le Wi-Fi à la 4G ou à la 5G pour les usages intensifs comme la vidéo, baisser la qualité d’affichage quand c’est possible, ou désactiver certaines fonctions quand on ne s’en sert pas. Cela ne change pas l’expérience, mais cela permet de consommer moins d’énergie au fil du temps. Il ne s’agit pas de renoncer à son smartphone ou à ses usages, mais de les aborder avec plus de recul. Rester connecté, tout en limitant ce qui peut l’être, c’est déjà un bon pas vers une consommation plus durable — sans compromis sur l’utilité.
Donner une seconde vie à son ancien smartphone
Quand un smartphone n’est plus utilisé, il peut encore avoir de la valeur. Pourtant, en France, on estime que plusieurs millions de téléphones dorment dans les tiroirs. Ces appareils, même anciens ou abîmés, peuvent être réemployés, reconditionnés ou recyclés — autant d’options plus vertueuses que de les laisser inutilisés. Le plus simple, si l’appareil fonctionne encore, est de le revendre ou de le transmettre. Un membre de la famille, une association ou un service de reprise peut lui offrir une nouvelle vie. S’il n’est plus fonctionnel, il peut être rapporté en magasin : les distributeurs ont l’obligation de reprendre gratuitement les anciens appareils. Une fois collectés, les smartphones sont triés. Ceux qui peuvent être réparés partent en reconditionnement, pour être remis sur le marché avec une garantie. Les autres sont démantelés et recyclés : certains métaux rares peuvent être récupérés, ce qui évite d’extraire de nouvelles ressources. Bouygues Telecom propose des solutions concrètes pour accompagner cette démarche : offres de reprise, reconditionné garanti, ou encore recyclage via ses boutiques. Une façon simple de faire un geste utile pour la planète… tout en libérant un tiroir.
Ce qu’il faut garder en tête
Réduire l’empreinte carbone de son smartphone ne veut pas dire renoncer à ses usages. Il s’agit surtout de mieux comprendre son impact, et d’adopter quelques réflexes simples : faire durer son appareil, le réparer si besoin, choisir un modèle reconditionné ou plus durable, et bien gérer sa fin de vie. Ces gestes, accessibles à chacun, permettent de prolonger la durée de vie des équipements et de limiter la production de nouveaux appareils, qui est la principale source d’émissions. Et avec les solutions aujourd’hui disponibles — réparation, reprise, recyclage, Wi-Fi, reconditionné — il est plus facile que jamais d’adopter un usage numérique plus responsable.
Sources :
https://impactco2.fr/outils/numerique/smartphone https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/03/10/le-bilan-carbone-des-smartphones-largement-sous-estime_6165009_4408996.html https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/conso/conso-responsable/garder-smartphone-plus-longtemps-possible